Un an PVT Canada

Autant le dire, on s’en est payé une belle tranche… 3 mois de vadrouille à travers le Canada et un peu au-delà, des souvenirs plein la tête et plein les yeux, et des expériences qui nous suivrons certainement pour toujours. Reste à dire que tout cela n’aurait pas été possible sans notre nouvelle idole : le van. Fidèle et costaud, il nous a trimballé partout sans râler et ne nous a fait aucun mauvais coup! Revenons donc un peu sur notre quotidien de l’été dans notre “maison”.

Intérieur cosy

Il y a deux trois petites choses techniques à savoir, mais la prise en main de notre appartement de 2/3 m² sur roues a été très rapide. Nous sommes parvenus assez vite à une bonne synchronisation et notre petite chorégraphie de transformation espace jour/nuit était plutôt efficace! Un, je t’enlève la table, deux je te mets le lit, trois je place draps et duvets, quatre je tire le rideau de séparation de la salle de bain, cinq je ferme les volets et six nous sommes prêts!

Avec une option toilettes chimiques tout à fait appréciable.

Certes, l’espace est limité, mais bien pensé; les rangements sont nombreux et nous sommes obligés de travailler notre organisation au quotidien, que du bonheur donc!

Autre élément auquel nous mettons des points, la cuisine! Si si, on peut parler de cuisine. Avec deux plaques de cuisson, un frigo et un four, nous avons plus qu’il n’en faut pour se mijoter de bonnes choses! Nous utilisons assez peu le four et mangeons la plupart du temps des salades ou des sandwichs composés maison, mais le soir ou dès qu’il fait un peu plus froid, c’est avec plaisir que nous œuvrons aux fourneaux!

Entretien

Tout le confort se mérite… Voyager en van demande tout de même quelques attentions quotidiennes! Sans parler de la mécanique, domaine où Jim a multiplié ses compétences par environ 298 millions, reste plusieurs aspects dont il faut s’occuper au quotidien. Petit tour du propriétaire:

• L’eau : notre réservoir d’eau propre ( oui, nous en avons un autre réservé aux eaux sales) est d’une capacité d’environ 30L. Pas mal, mais entre l’eau que nous buvons, celle avec laquelle nous nous lavons et celle que nous utilisons pour la vaisselle, la marge n’est pas si énorme. Nous vérifions donc régulièrement les niveaux, soit pour refaire le plein, soit pour vider les eaux usées. Pour recharger, encore une fois les campings sont nos grands amis, puisqu’ils ont tout ce qu’il faut. De nombreux parcs possèdent également leur propre station de remplissage/vidage . Sinon, c’est de temps en temps stations essences, et quelque fois carrément l’aller-retour à coups de bidons! En trois mois, nous n’avons jamais payé notre plein d’eau, ce qui serait le comble dans un pays comme le Canada, où l’eau est partout partout! Idem pour vider nos eaux usées; certains campings font payer le service 5$… ce qui nous paraît beaucoup pour les quelques litres que nous avons à vider grâce à notre petit tuyau! Là encore, campings, stations des parcs ou alors carrément égouts. Toute une aventure!

• Le gaz. Élément essentiel si nous voulons manger correctement : il nous permet de faire fonctionner les plaques de cuisson, mais aussi et surtout le frigo dès lors que nous ne roulons pas (auquel cas le-dit frigo marche sur la seconde batterie électrique à décharge lente. Ingénieux, n’est-ce pas?). Le plein de gaz ne se fait que dans certaines stations essences, le réservoir est sous le plancher du van et comme le modèle est vieux, il faut un embout spécifique que tout le monde n’a pas. Résultat des courses, il faut prévoir un peu de marge pour recharger. Nous nous sommes retrouvés une fois le bec dans l’eau lors de notre escapade dans les Baies Géorgiennes…  3 jours sans frigo, c’est moins rigolo. Cela dit, un plein dure environ 1 mois sans limiter l’utilisation de gaz, et coûte une vingtaine de dollar. Çà va.

• L’électricité. Dans ce domaine, pas d’inquiétude quand à la recharge, qui se fait lorsque nous roulons. Vigilance par contre quant à la consommation lorsque nous sommes à l’arrêt! Même avec une batterie auxiliaire, notre autonomie électrique est très limitée! Pas tellement d’ordinateur donc, et les seuls éléments électriques que nous utilisons vraiment sont les lampes pour le soir. Nous chargeons appareil photo et téléphone en roulant. Le piège, c’est le frigo, qu’il faut passer sur le gaz dès que l’on s’arrête, faute de quoi, comme cela nous est arrivé deux fois, il faut attendre qu’une bonne âme armée de câbles de batteries veuille bien nous aider…

• Entretien général: Il est beau, pas si gros, mais faut quand même s’occuper de lui. Tous les 5.000 kilomètres, il faut faire une vidange (on en a donc fait trois). Checker un peu tout le temps les niveaux, l’électricité qui nous a fait des siennes, gonfler les pneus, remplacer les feux, des bidouilles par ci par là et voila, au top pour repartir.

Inconvénients

Et oui, personne n’est parfait, même pas le van! Nous repartirons demain s’il le faut, mais il faut tout de même noter que voyager en van présente quelques aspects pas tout à fait “confort”.

• Gros point noir : les douches. Le van a presque tout, mais il n’est pas totalement “all inclusive” et, si nous pouvons faire la vaisselle, nous brosser les dents et nous rincer de manière extrêmement simple et facile dans notre évier et notre lavabo, la question de la vraie douche est une question sans cesse renouvelée. Certes, nous avons un semblant de douche mobile, constituée d’un gros réservoir d’eau et d’un tuyau, mais s’il ne fait pas très beau très chaud, c’est vite compliqué. Et même s’il fait beau et chaud, il n’y a pas de pression, donc l’effet douché est limité. Bref, tout çà pour dire, en toute honnêteté, qu’il nous est arrivé plus d’une fois d’avoir les cheveux gras et de squatter des douches à droite à gauche! Ainsi nous pouvons dire que nous nous sommes faits très copains avec les piscines municipales, les douches des marinas dans les ports, nous avons empruntés (avec ou sans permission) quelques installations sanitaires de campings et nous avons apprécié la forte présence des sources d’eau thermale non seulement pour leur eau chaude mais aussi pour leurs douches! Jamais sûrs de la prochaine occasion de “vraie douche”, nous avons apprécié chacune d’elles à sa juste valeur, et comme un petit moment de luxe!

• Incertitudes. A la fois avantage et inconvénient : notre grande mobilité. Nous ne savions pratiquement jamais le matin où nous allions dormir le soir; c’est la plupart du temps grisant, mais quelques fois pas si marrant. Notamment après plusieurs heures de conduite, en étant un peu crevés, tourner pendant longtemps pour trouver un endroit public, pas trop moche, suffisamment à plat pour que le gaz puisse fonctionner,… n’était pas toujours très drôle. En général, dans ces moments là, nous nous sommes rabattus sur la solution de facilité qui ne trompe jamais : le mauvais parking du Wall-Mart! Grand centre commercial, réputé des routiers en tout genre pour son parking immense et gratuit. Parfois, il se fait figure de camping municipal gratuit où se réunissent près d’une cinquantaine de véhicules! Autre option moche et efficace : les stations essences, où nous avons toujours trouvé une petite place pour notre van entre deux grands copains camions. Mais la plupart du temps, on s’en est bien sorti (près des plages, ou parcs ou lacs, …)!

Voilà, vous savez à peu près tout de nos combines et êtes parés à partir. Nous y avons grandement pris goût, à pouvoir tout voir et aller où bon nous semble et nous avons réfléchi pendant un temps à ramener le van en France. Idée bien vite oubliée, car 1. trop chère 2. il est tout de même bien vieux et nous ne trouverons aucune pièce de rechange pour ce modèle en France 3. il est quand même bien encombrant, et la taille des places de parking n’est pas la même ici qu’en France 4. il ne passera jamais le col du Lautaret et les routes de nos montagnes l’achèveront bien vite.

Mais bon, à part ces quelques points (l’article était fait pour), c’est que du bonheur!

Lui trouver un petit frère à notre retour n’est pas chose impossible… Affaire à suivre!